mardi, février 20, 2007

"un garçon sans histoire" aux Assises de Bourges


Le 8 mars 2004, à hauteur de l'école des Merlattes, dans le quartier de la Chancellerie, à Bourges, Geoffrey Herbst abattait à bout portant son "ami" Mohamed Darghi. Petite histoire d'un "garçon sans histoire" en Berry...
"Le cannabis, ça fait longtemps que j'en fume. J'ai commencé en 1990, 1991. (...) J'y suis resté plus longtemps. Ensuite, j'ai commencé à goûter à la cocaïne en 1997, 1998. L'héroïne, c'était plus récent. La cocaïne, je l'ai découverte à une soirée avec des amis. Quand j'ai commencé à travailler avec Mohamed Darghi, je lui ai fait goûter la cocaïne, il m'a fait goûter l'héroïne." Geoffrey consomme, il « deale » aussi. Il est interpellé à plusieurs reprises pour trafic de stupéfiants. Son père témoigne: "Il a eu une jeunesse normale. Un garçon facile à élever, sans histoire. J'ai appris sur le tard pour les stupéfiants. Il avait 18, 19 ans. Oui, Monsieur le Président. Je l'ai vu fumer du cannabis. Il disait que ce n'était pas plus grave que de boire un peu d'alcool."
"Au départ, avoue Herbst, on s'entendait bien, on se droguait ensemble. Un jour, sa femme a voulu prendre la fuite. Je lui ai fourni de l'héroïne. Mohamed a pensé que j'avais donné de la drogue à sa femme en échange de rapports sexuels. Un jour, Mohamed m'a demandé de l'aider à tuer sa copine, la découper, la mettre dans une boîte, et la renvoyer chez sa mère. A partir de ce jour, j'ai eu peur. Pendant un an et demi, j'ai subi ses menaces de mort."
"Ce soir-là, explique Geoffrey, j'ai récupéré deux copains, Jaoid et Maroine. On s'est dirigé vers la Chancellerie pour acheter de l'herbe, et là, on a été pris en chasse. Mohamed Darghi nous suivait. Il s'est mis à côté de ma voiture, m'a fait signe de me garer. Je me suis rangé devant lui. Je suis sorti de la voiture. Il m'a mis deux claques. M'a dit “ Je te ferais la peau, je vais te tuer, te mettre à quatre pattes. ” Il est remonté dans sa voiture. M'a dit une nouvelle fois : “ Je vais te tuer ! ” Et là, j'ai eu peur, j'ai appuyé sur la détente."