Un radar devant ma porte

Coup de fil excédé d'un lecteur, hier après-midi. « Dites donc, une Opel Astra blanche est stationnée devant mon portail ! » Le plus simple, c'est d'appeler le commissariat.
« Oui, mais le véhicule en question, c'est la voiture du radar embarqué ! » Evidemment, là, c'est plus ennuyeux. Demander au commissariat de dégager au plus vite sa voiture banalisée, ce n'est sans doute pas répréhensible, mais ça attire l'attention, et l'automobiliste lambda ne souhaite surtout pas sortir de l'anonymat.
Mais au fait, est-il bien normal de relever des infractions à la limitation de vitesse à partir d'un véhicule en stationnement interdit ?
Après vérification, le trottoir de l'avenue berruyère, particulièrement propice aux excès de vitesse, où stationnait la fameuse Opel, est équipé de bordures basses, le véhicule piège n'était donc pas installé sur un “ bateau ” et notre lecteur n'avait pas fixé de panneau précisant qu'il s'agissait d'une sortie de garage.
A une époque où les automobilistes ont un peu le sentiment d'être des victimes expiatoires, leur tendre le piège du radar embarqué sans respecter totalement la réglementation ressemble tout de même a de la provocation.
Jean Yanne qui nous annonçait, voici trente ans, « L'apocalypse est pour demain » dans un feuilleton hilarant où l'automobiliste était la proie des sévices les plus invraisemblables, doit éclater de rire dans sa tombe.
Pierre BELSŒUR
Source: La NR